Le rapport de la Cour des comptes sur les nouvelles prisons en partenariat public-privé
Vanessa Matz (Les Engagés): Monsieur le ministre, à la demande de la Chambre, la Cour des comptes a audité les partenariats public-privé conclus par la …
Vanessa Matz (Les Engagés): Monsieur le ministre, à la demande de la Chambre, la Cour des comptes a audité les partenariats public-privé conclus par la …
Comme je vous le dis depuis le début, vous vous êtes enfermé dans un slogan: « On va exécuter toutes les courtes peines. » C’est un slogan! C’est une coquille vide, puisque concrètement vous impactez de manière très forte les prisons, leurs conditions de salubrité et les conditions humaines dans lesquelles les détenus évoluent.
Vous savez que cela ne répond évidemment pas à l’urgence qu’il y a non seulement à Nivelles et évidemment dans d’autres établissements où la surpopulation est un vrai problème. J’en veux pour preuve aussi la visite à Mons qui n’est pas non plus piquée des vers, si je peux m’exprimer ainsi. Je ne vois pas de solution.
Nous avons trouvé du personnel à l’écoute, jonglant avec du matériel et des équipements vétustes ou inexistants, qui s’emploie à maintenir un climat serein au sein de l’établissement pour éviter les tensions qui pourraient surgir suite aux conditions quasi inhumaines qui sont imposées par manque de places.
Je voudrais quand même rappeler quelques chiffres. Cet été, on dénonçait une surpopulation de 170 % chez les femmes et de 135 % chez les hommes. Le directeur de la prison déclarait à ce sujet: « Il y a 274 cellules à Mons, moins 9 qui sont condamnées parce qu’en rénovation à cause de l’humidité, des champignons, des punaises. Et dans ces 274 moins 9, il y a 369 hommes. Donc il y a énormément de cellules en duo. Il y en a même une dans laquelle on a dû installer un matelas à terre. On se marche dessus. » Cette déclaration suffit à elle-même pour décrire cette situation qui ne date pas d’hier.
Cependant, les directeurs de prison lancent un appel à l’aide pour répondre au déficit de directeurs d’établissements pénitentiaires . En effet, ceux-ci n’ont plus le temps de remplir l’intégralité de leurs missions qu’ils doivent laisser malheureusement laisser tomber.
J’espère que nous pourrons voir clair sur les faits et sur ce qui s’est passé. L’Observatoire International des prisons, qui a été interpellé, dénonce l’absence de continuité des soins. Il me semble qu’on est bien là dans la question centrale d’une présence permanente de quelqu’un sur place. À cet égard, je pense qu’il faudrait revoir cette manière de procéder.
Il y a le volet prison, sur lequel vous augmentez le budget pour créer au sein de la prison, une forme de parcours de détention. On s’en réjouit, mais aucun budget complémentaire n’est prévu à destination des entités fédérées pour organiser des peines alternatives.
Vous avez pris les choses en main. On sait que cela prend du temps. Le recrutement constitue, en tout cas, un point positif. Il y a aussi et surtout la voie alternative qui consiste à accélérer la collaboration avec le ministre de la Santé. En effet, il y a là effectivement des possibilités de placement de personnes. Mais, en la matière, on a le sentiment que cela traîne un peu des pieds, si je puis m’exprimer ainsi. Je ne pense pas que vous traîniez des pieds. Toutefois, au niveau de la Santé, on semble être un peu lent à la détente.
On sait que c’est un défi de tous les jours, en ce compris dans les établissements qui existent déjà. Et c’est forcément lié à la question de la mobilité car il s’agit de savoir si les futurs agents accompagnateurs pourront se déplacer jusqu’au lieu de la prison. Ces deux défis doivent être permanents et constants. Il faut trouver des solutions non seulement pour l’attractivité de ces fonctions mais aussi chercher des solutions alternatives pour la mobilité.