Le « suicide forcé » à la suite de faits de harcèlement
Le « suicide forcé » à la suite de faits de harcèlement

Le « suicide forcé » à la suite de faits de harcèlement

Vanessa Matz (cdH) : Madame la présidente, monsieur le ministre, vous n’êtes pas sans savoir que depuis un certain temps, un phénomène dramatique sévit, à savoir ce que j’ai appelé « le suicide forcé ». Il s’agit généralement pour une jeune fille de se rendre à un rendez-vous, tout ce qu’il y a de plus normal. Mais sur place, elle n’y est pas attendue par un seul homme comme prévu mais par plusieurs hommes. Elle est violée, avec une vidéo à l’appui, qui sera ensuite diffusée sur les réseaux sociaux jusqu’à ce que ce harcèlement insupportable pour la victime pousse cette dernière au suicide. Ces faits ne sont plus isolés, le dernier, dramatique, date du 15 mai dernier à Gand.

Vous avez eu l’occasion la semaine dernière, en séance plénière, de répondre déjà en partie, dans un délai plus court, à une série d’interrogations. On parle également de suicide forcé lorsqu’il s’agit d’un acte consécutif à du harcèlement ou des violences conjugales devenues insupportables pour la victime, pour laquelle la seule issue possible devient le suicide.

Il s’agit à nouveau de violences faites principalement à des femmes, des violences physiques, des violences sexuelles, et de violences en ligne. On sait que la France, notamment, a légiféré sur la question des suicides forcés en matière conjugale. Elle fait une distinction entre le harcèlement conjugal et les autres types de harcèlement. Pour le harcèlement conjugal, si le suicide est consécutif à ce harcèlement, la peine est doublée. J’ai déposé un texte similaire à la Chambre et je ne doute pas qu’il fera partie des énormes travaux que vous êtes en train de mener. Monsieur le ministre, j’aurais voulu, de manière plus ciblée, prendre la mesure de ce que le cyberharcèlement représente.

  • Disposez-vous de chiffres relatifs à ces différents phénomènes, qui sont multiples et variés ?
  • On voit que les techniques sont très différentes. Pouvez-vous nous éclairer à ce sujet ?
  • Au-delà de ce que vous avez dit en séance sur le consentement, sur les violences sexuelles et sur ce projet de loi qui, je l’espère arrivera bientôt au Parlement suite à l’avis du Conseil d’État que vous semblez avoir reçu, j’aurais souhaité savoir, de manière concrète, quel dispositif vous mettez en place contre le cyberharcèlement.

Ce dernier est un phénomène qui a pris une ampleur terrible depuis la pandémie, même si ce phénomène existait. On sait que l’aspect préventif des choses se situe au niveau des entités. On sait qu’une politique doit être globale et construite autour de plusieurs axes. Il ne s’agit pas de sortir de son chapeau une solution, mais bien une panoplie de mesures qui viennent s’adjoindre les unes aux autres. Dans vos compétences de ministre de la Justice, quel dispositif particulier comptez-vous mettre en place pour remédier à ce phénomène ? J’interroge de la même manière votre collègue chargée de l’Égalité des chances.

Minister Vincent Van Quickenborne: Mevrouw de voorzitter, mijn antwoord zal omstandig zijn, aangezien er in totaal twintig vragen ingediend werden en ik erop sta in de mate van het mogelijke op alle vragen van de parlementsleden een antwoord te geven. De strijd tegen seksueel geweld werd expliciet opgenomen in het regeerakkoord en in mijn beleidsverklaring Justitie en daarom zal die ook als een absolute prioriteit opgenomen worden in het nationaal actieplan gendergerelateerd geweld (NAP) 2021-2025 en ook in de kadernota Integrale Veiligheid, die beide in opmaak zijn.

Collega Bury, u zegt dat er niets veranderd is. Dat is niet correct. Een belangrijke wijziging kwam er met de oprichting van drie zorgcentra na seksueel geweld in Gent, Brussel en Luik. De pilootfase is voorbij en de regering engageert zich tot een verdere structurele inbedding van de zorgcentra in het beleid van Justitie, Volksgezondheid, Politie en Gelijke Kansen en heeft daartoe de nodige middelen vrijgemaakt. De bedoeling is dat er in 2021 nog drie centra bij komen, in Antwerpen, Charleroi en Leuven, en dat tegen 2023 elke provincie een zorgcentrum heeft. Dan zullen er in totaal tien dergelijke zorgcentra bestaan in ons land.

Die zorgcentra bieden een holistische aanpak van seksueel geweld, door de slachtoffers 24 uur op 24 op één plaats onmiddellijke zorg en opvang te verlenen, ze te laten bijstaan door speciaal getrainde zedeninspecteurs, bij hen forensische stalen te laten afnemen en ze verder op te vangen en door te verwijzen. Het doel is de drempel voor slachtoffers om klacht in te dienen, te verlagen, zodat er snel en efficiënter onderzoek kan worden gevoerd. Zo hoop ik het aantal veroordelingen te verhogen.

De eerste resultaten van de zorgcentra zijn echt positief gebleken. Wij ondersteunen die holistische aanpak ten volle. Après la dénonciation, nous devons assurer davantage de poursuites. Des preuves de qualité et suffisantes sont cruciales. Là aussi, nous avons fait des progrès. Ook daar is er wel degelijk iets veranderd, mevrouw Bury.

Le projet Code 37 du parquet d’Anvers réussit à résoudre deux fois plus de cas de viols grâce à une nouvelle stratégie d’enquête. Twee keer meer veroordelingen omwille van verkrachting. Outre les traces classiques liées au sperme, les traces de contact avec la peau et de salive peuvent aider à identifier les suspects. Cette approche sera étendue à l’ensemble du pays. Une approche approfondie est développée dans les domaines spécifiques liés aux crimes sexuels tels que des analyses ADN plus efficaces, le développement de la base de données Viclas, des formations spécialisées pour la police, des mesures plus ciblées en ce qui concerne la collecte et le traitement de données relatives à la violence sexuelle.

Mevrouw Bury, u stelde een vraag over het vlaggensysteem. Via de samenwerking tussen de verschillende departementen en beleidsniveaus heeft Justitie reeds jaren goede contacten met Sensoa. Uiteraard kennen wij de tool van het vlaggensysteem voor minderjarigen zeer goed. Een uitbreiding van de tool naar meerderjarigen kan zeker en vast een nuttig hulpmiddel zijn om mensen te helpen de juiste keuzes te maken en te komen tot respectvolle, wederzijdse seksuele contacten. Voor Justitie kan het een belangrijke preventietool zijn.

Seksueel geweld is een materie waar er vaak sprake kan zijn van een grijze zone, die kan uitdraaien op woord-tegen-woordsituaties. Aangezien in dubio pro reo nog steeds een heel belangrijk rechtsprincipe is, kan de rechter in dat soort zaken niet anders dan de dader vrij te spreken, vaak omdat concreet bewijsmateriaal ontbreekt.

Een tool die preventief kan ingezet worden en mensen kan helpen om dit soort van zaken te vermijden, kan dus alleen maar positief onthaald worden. Met het nieuwe seksueel strafrecht, de actualisering van de desbetreffende wetteksten, hoop ik ook op wetgevend vlak meer handvaten aan te bieden betreffende toestemmingspremisse en meer rechtszekerheid op dit punt te verschaffen.

Dat brengt mij bij de straffen. In het kader van het nieuwe strafwetboek dat in voorbereiding is, werd bijzondere aandacht besteed aan de thematiek van seksuele misdrijven. Zo wordt bijvoorbeeld voorzien dat deze misdrijven worden samengebracht in een hoofdstuk ‘Misdrijven tegen de seksuele integriteit, het seksueel zelfbeschikkingsrecht en de goede zeden’ en worden deze feiten aldus niet meer samengebracht onder de noemer ‘misdaden en wanbedrijven tegen de orde der familie en tegen de openbare zedelijkheid’, wat meer aansluit bij de huidige tijdsgeest. Verder wordt de toestemmingspremisse duidelijk wettelijk omschreven en worden de wettelijke strafmaten omhooggetrokken.

Het voorontwerp werd goedgekeurd op 2 april 2021. Ik heb het advies van de Raad van State zeer recent ontvangen. De teksten zullen op basis van dit advies worden aangepast. Ik hoop nog in juni 2021 de tekst te kunnen neerleggen in onze commissie.

Dans le cadre de cette réforme, une augmentation des peines est prévue pour le crime de viol avec les circonstances aggravantes qui y sont associées. Les peines relatives aux circonstances aggravantes concernant les autres actes à caractère sexuel non consensuel sont également augmentées.

Pour l’ensemble des actes à caractère sexuel non consensuel, dans le projet de texte, aucune peine ne pourra être réduite par rapport au Code pénal actuel, même après correctionnalisation. Dans ce cadre, le projet de texte rend toutes les peines alternatives désormais possibles pour les infractions sexuelles. Le viol sera puni de la réclusion de 10 à 15 ans. Aujourd’hui, il l’est de 5 à 10 ans.

L’article 376 du Code pénal énonce actuellement que si le viol ou l’attentat à la pudeur a causé la mort de la personne sur laquelle il a été commis, le coupable sera puni de la réclusion de 20 à 30 ans. L’examen de l’avant-projet de loi modifiant le Code pénal concernant le droit pénal sexuel réprime, par ses articles 417 à 423, les actes à caractère sexuel non consensuel commis avec l’aide ou en présence d’une ou plusieurs personnes en prévoyant une majoration de peine. Le viol est alors punissable d’une peine de réclusion de 15 à 20 ans et non de la peine de réclusion de 10 à 15 ans prévue lorsqu’il s’agit d’un viol sans circonstances aggravantes.

L’avant-projet de loi, dans son article 417, 13.2, prévoit que les actes à caractère sexuel non consensuel ayant entraîné la mort sans que l’auteur ait agi avec l’intention de la donner seront punis de la réclusion de 20 à 30 ans. La diffusion non consensuelle d’images et d’enregistrements à caractère sexuel et la diffusion non consensuelle perfide d’images et d’enregistrements à caractère sexuel sont également proposées comme infractions pénales dans l’avant-projet. Les dispositions de la récente loi du 4 mai 2020 sont reprises.

L’avant-projet prévoit également un certain nombre d’aggravations de peines pour les viols ayant entraîné la mort ainsi que pour les viols commis en groupe. Je tiens à souligner que l’augmentation des peines ne constitue qu’une partie de cette réforme du droit pénal et de la politique menée en matière de violences sexuelles.

Nous proposons également de recourir davantage aux peines alternatives à l’avenir, de mettre encore plus l’accent sur le traitement des délinquants sexuels et de chercher des moyens de résoudre les problèmes de la fin des peines. Dans le même temps, nous continuons à investir dans la prise en charge holistique des victimes de violences sexuelles dans les centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles.

Nous investissons dans la formation des policiers et des magistrats spécialisés dans le domaine, et nous continuons à coopérer de manière multidisciplinaire entre les domaines et les niveaux politiques. Nous devons comprendre que la solution ne peut pas être cherchée uniquement dans la répression.

Le cadre préventif est au moins aussi important, madame Matz. Il ne faut pas attendre que des infractions graves aient été commises. La meilleure forme de prévention est une approche et un accompagnement sur mesure dès l’observation d’un comportement transgressif. Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’une compétence du pouvoir judiciaire, des projets tels que Stop it Now! de l’Université d’Anvers et l’outil het Vlaggensysteem, qui a été développé par Sensoa et qui peut désormais être utilisé tant pour les mineurs que pour les adultes, peuvent être mis en avant.

À l’avenir, ce dernier outil pourrait faire partie des formations dispensées encore plus dans les écoles, les clubs sportifs et d’autres organisations. J’en viens aux questions sur les médias sociaux et le cyberharcèlement de Mme Matz et Mme Rohonyi. La direction de l’information policière et des moyens ICT (DRI) n’est pas en mesure, sur base des informations disponibles dans la banque de données nationale générale, de fournir des statistiques en matière de suicide forcé.

La banque de données policière reprend effectivement des données relatives aux suicides, mais il n’est pas possible d’en déterminer les motifs ou de préciser si ces faits sont la conséquence d’un délit antérieur. Comme je l’ai dit, le cyberharcèlement est une forme de criminalité qu’il faut combattre. J’ai eu l’occasion de m’exprimer à ce sujet en réponse aux questions de Mme de Laveleye, le 2 juin dernier dans cette même commission. Notre Code pénal actuel comporte plusieurs dispositions permettant de lutter contre la cyberviolence et le cyberharcèlement.

Le projet de Code pénal reprend toutes ces dispositions et les améliore. Cette réforme renforcera la lutte contre ce type de criminalité. En ce qui concerne la politique criminelle du ministère public, il faut que ce dernier accorde plus d’attention à ces crimes commis via les médias sociaux. À cet égard, le numéro 1313 est révisé. Cette circulaire bannit le classement sans suite d’opportunité et recommande, en résumé, une réaction adaptée pour chaque fait dénoncé, le parquet choisissant la réaction la plus adaptée au fait et à la personnalité de l’auteur dans l’éventail habituel des décisions possibles.

Il n’y a pas de circulaire dédiée spécifiquement à la violence sexuelle, mais le Collège a récemment pris la décision d’en élaborer une. Ces dossiers sont cependant traités le plus souvent par des magistrats spécialisés en la matière. En ce qui concerne la problématique spécifique du voyeurisme (diffusion non autorisée d’images à caractère sexuel) le législateur a récemment introduit dans la législation un dispositif mixte (pénal/civil).

C’est la loi du 4 mai 2020 sur laquelle il a été communiqué en direction des parquets de première ligne. Ce dispositif offre des possibilités pour lutter plus efficacement contre ces types de faits et permettre à la victime d’obtenir rapidement e retrait des contenus illicites. Ce dispositif prévoit notamment une sanction pénale à toute personne refusant de prêter son concours technique aux injonctions du procureur du Roi ou à l’exécution de la décision du juge.

We werken samen met het Instituut voor de Gelijkheid van Vrouwen en Mannen voor de meerderjarigen en met Child Focus voor de minderjarigen om dergelijke illegale online-inhoud zo snel mogelijk van het internet te halen. Zo snel mogelijk is heel belangrijk aangezien we moeten vermijden dat die beelden beginnen te circuleren. Dan is het kwaad immers geschied. Slachtoffers die googelen moet sneller terechtkomen bij de websites van het Instituut en Child Focus. Beide instellingen zijn trusted flaggers bij heel wat mediagiganten en werken rechtstreeks samen met Google, YouTube, Facebook en dus ook Instagram, TikTok en nog vele andere. Vanuit deze positie kunnen wij ervoor zorgen dat bepaalde beelden sneller dan via de reguliere weg offline worden gehaald. Dat is belangrijk en we willen daar verder op inzetten.

Mme Rohonyi a fait référence au dévoilement par la VRT de groupes de discussion secrets, par exemple via l’application Telegram. Je peux ajouter ce qui suit à ce sujet. La section I2-IRU de la DJ SOC (direction centrale de la lutte contre la criminalité grave et organisée) est présente sur Telegram dans le cadre de ces recherches de contenus illicites, du moins en ce qui concerne les contenus open source.

Tout ce qui n’est pas open source ou librement accessible est réglementé par la loi et soumis à l’autorisation d’un magistrat. La plupart des plateformes de communication, notamment Telegram, WhatsApp ou Facebook offrent la possibilité de créer des groupes de discussion fermés. Ces discussions ne sont accessibles qu’aux membres du groupe. La section I2-IRU fait office de SPOC (single point of contact) en ce qui concerne les demandes de retrait de contenus illicites adressées aux plateformes.

L’Institut peut faire en sorte que les images soient mises hors ligne plus rapidement, et ce du fait que la loi sur le revenge porn est en place depuis un an. Ils servent d’intermédiaires fiables pour demander par exemple à Facebook ou You Tube de retirer les images illégales dans les plus brefs délais. Je ne répéterai jamais assez qu’il faut faire comprendre aux victimes le rôle crucial que peut jouer l’Institut dans la suppression des images.

Je voudrais également évoquer très brièvement l’approbation par le Conseil des ministres, le 7 mai dernier, d’un avant-projet de loi relatif à la collecte et à la conservation des données d’identification, de trafic et de localisation dans le secteur des communications électroniques et à leur accès par les autorités. Cette loi rétablit l’annulation par la Cour constitutionnelle de la loi du 29 mai 2016 sur la data retention.

Il est très important, également dans la lutte contre la cyberviolence et le cyberharcèlement, que les autorités judiciaires soient en mesure d’identifier les utilisateurs de services de communication électronique et de vérifier s’il y a eu des contacts entre les victimes et les suspects de ces infractions. Afin de permettre une application efficace des articles 46bis et 88bis du Code d’instruction criminelle, les données d’identité de trafic doivent être conservées par les opérateurs.

Cependant, la cyberviolence est également un problème structurel et doit être abordée de manière holistique. Les enfants, les jeunes, les adultes doivent apprendre à gérer, de manière sûre, les richesses qu’offre internet tout en étant pleinement conscient des dangers que cela comporte. Un rôle important revient donc à l’éducation et à la prévention. BeSafe donne des conseils en prévention.

Clean Safe, le site internet de Child Focus, offre des conseils utiles pour les enfants, les adolescents, les parents, les professionnels sur une utilisation responsable de l’internet. En outre, les lignes d’assistance, tant par téléphone que par chat, des services compétents des comités constituent également un instrument important tant sur le plan préventif que sur le plan d’accompagnement des victimes au fil des démarches qu’elles peuvent entreprendre.

Dans ce contexte, je dois également souligner les limites imposées par l’article 150 de la Constitution. Si les infractions, dont il est question, s’avèrent être des délits de presse, c’est la Cour d’assise qui est compétente, ce qui conduire de facto à l’impunité. C’est la raison pour laquelle nous voulons modifier l’article 150 de la Constitution. Notre police et notre système judiciaire s’adaptent aux nouveaux défis liés à la cybernétique.

La note-cadre sur la sécurité intégrale et le Plan national de sécurité en matière de police ? ainsi que les plans actuellement en préparation au sein du gouvernement mettront les accents appropriés dans ce cadre.

Ik verwijs in de eerste plaats naar de wet van 31 juli 2020 inzake Justitie die alle magistraten verplicht een opleiding met betrekking tot seksueel geweld te volgen. Tijdens deze opleiding, die georganiseerd wordt door het IGO, wordt ook veel aandacht besteed aan het concept van toestemming en wordt een beroep gedaan op niet-magistraten als lesgever. Deze opleiding duurt drie volle dagen. Mevrouw Bury, ik weet niet of de tool van het Vlaams systeem in het lespakket moet opgenomen worden, omdat het doel van deze tool voornamelijk preventief is en zich richt tot de bevolking en niet zozeer tot Justitie zelf.

La collègue Rohonyi a surtout soulevé des questions critiques sur la formation et en particulier sur la formule développée par l’Institut de formation judiciaire. Il convient avant tout d’observer que l’élaboration des différents programmes de la formation en matière de violences sexuelles et intrafamiliales a fait l’objet de plusieurs réunions préparatoires et d’une large consultation de plusieurs parties et organisations concernées.

Pendant cette phase préparatoire, le programme a petit à petit évolué vers la version finale, sur laquelle il existe un large consensus. S’il est exact que dans un premier temps le sujet (l’expertise, la crédulité de la victime et l’évaluation du témoignage) était bien repris avec une brève description, dans le projet de programme, ce sujet a été adapté au cours des mois d’avril et mai 2021, précisément suite aux remarques de l’Institut de formation judiciaire, qu’il a reçues de plusieurs membres du groupe de travail à ce propos, notamment l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, Amnesty international, la Direction Égalité des chances du ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’association SOS Viol.

Le thème de ce module de programme final est maintenant « l’examen d’expertise de crédulité d’une victime » et « comment éviter une victimisation secondaire », et sa description est devenue beaucoup plus détaillée. L’enjeu de ce module s’attachera à comprendre les différents facteurs explicatifs concernant le contenu déstructuré de certains témoignages de victimes. L’intervention rappellera succinctement les principales raisons pour lesquelles seule une petite minorité de victimes décident de porter plainte.

Les chiffres relatifs aux taux de classement sans suite et de condamnations seront rappelés. La présentation s’attachera à faire le lien entre les connaissances scientifiques relatives aux effets psychologiques d’une agression sexuelle et des violences conjugales et l’impact qu’ils peuvent avoir sur les récits des agressions. La présentation mettra en regard le taux de fausses allégations pour des faits de violences conjugales ou sexuelles face à celui relatif à d’autres types de délits. La présentation mettra aussi en balance l’intérêt à déposer une fausse plainte de viol et l’absence d’intérêt à la déposer, considérant les nombreux désavantages.

Début mai, la direction Égalité des chances du ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles a exprimé sa grande satisfaction quant à l’adaptation du programme sur ce point. Le module est donc bien maintenu avec un titre adapté dans le programme d’information approfondi en matière de violences sexuelles ou pour la mise au point de sa description détaillée. Pour conclure, vous demandez, madame Rohonyi, quel est le pourcentage des affaires de violences intrafamiliales ou sexuelles dans lesquelles de fausses déclarations avec des conséquences de grande envergure ont pu être identifiées, sachez qu’il n’est pas possible sur la base des données disponibles dans la BNG de fournir le nombre de faits enregistrés par les services de police en matière de violences intrafamiliales, de violences sexuelles pour lesquelles des fausses déclarations ont été établies. Ces informations ne sont pas reprises dans la base de données policière.

In die context wil ik erop wijzen dat in de memorie van toelichting bij het voorontwerp van de wet betreffende seksueel strafrecht het volgende is opgenomen: « Een volledige omkering van de bewijslast in die zin dat niet-toestemming steeds wordt vermoed bij seksuele handelingen en de voorafgaande toestemming moet kunnen worden bewezen door de verdachte, lijkt een brug te ver te zijn. Men kan bijvoorbeeld moeilijk verwachten dat de toestemming schriftelijk wordt genotuleerd of dat getuigen de verbaal verkregen toestemming attesteren vooraleer er seksuele contacten worden aangevat en dan nog is het risico op misbruik niet denkbeeldig. Anderzijds mag er geen afbreuk worden gedaan aan het in dubio pro reo-principe ongeacht met welk type delinquentie men wordt geconfronteerd. In geval van twijfel moeten de rechten van de verdediging ten volle kunnen spelen en zal de beklaagde of de beschuldigde vrijuit moeten gaan. Daarbij is het niet onbelangrijk te weten dat uit het rapport van de Hoge Raad voor Justitie blijkt dat het toch in 7,5 % van de gevallen van seksuele delinquentie om een valse aangifte blijkt te gaan.

In de rechtspsychologische literatuur wordt gepreciseerd dat valse aangiften van verkrachting vijf keer zo vaak voorkomen als valse aangiften van de meeste andere misdrijven. Een volledige omkering van de bewijslast dreigt valse aangiften in de hand te werken en tot gerechtelijke dwaling te leiden.

 » Ook dat zijn elementen die we in een rechtsstaat onder ogen moeten durven te zien, collega’s. Ik kom bij de vragen van mevrouw Dillen over het College van procureurs-generaal en de communicatie. Mijn ministerie verleent de absolute prioriteit aan dossiers inzake verkrachting en aanranding. Ook andere dossiers, zoals moordzaken en slagen en verwondingen, genieten een even hoge prioriteit. Het gaat hier om ernstige aantastingen van de fysieke of seksuele integriteit. Sommige gerechtelijke onderzoeken nemen veel tijd in beslag omdat de verschillende betrokken partijen bepaalde rechten kunnen doen gelden, zoals het verzoeken om bijkomend onderzoek.

Dat zijn rechten die we in het kader van het recht op verdediging, niet zomaar kunnen inperken. Ik zal me onthouden van persoonlijke commentaren maar wil in deze context wel wijzen op de uitspraken van bepaalde advocaten naar aanleiding van het wrakingsonderzoek door een advocaat van een verdachte in de zaak die het overlijden van een student van studentenclub Reuzegom behandelt.

De woorden ‘schandalig en ‘een rechtstaat onwaardig’ werden daar door collega-confraters in de mond genomen. Het is dus niet zozeer een kwestie van prioriteiten in het vervolgingsbeleid. Mevrouw Dillen, om een concreet antwoord te geven op uw vraag over het mogelijke overleg met het College van procureurs-generaal, kan ik u zeggen dat we specifiek voor dossiers over seksueel geweld zeer graag verschillende omzendbrieven willen opstellen, samen met de procureurs-generaal, over de ruimere invulling van het begrip seksueel geweld. Die omzendbrieven moeten duidelijke richtlijnen bevatten om de verschillende vormen van seksueel geweld te duiden en waar nodig verbeteringen door te voeren aan het vervolgingsbeleid. Ik nodig ook graag de Gemeenschappen uit om samen met mij, in overleg met het College van procureurs[1]generaal, de dialoog aan te vatten.

Binnen het expertisenetwerk slachtofferbeleid wordt permanent gewerkt aan het verbeteren van de communicatie tussen het parket en de slachtoffers opdat een secundaire victimisering van het slachtoffer zou kunnen worden vermeden. Zo wordt op dit ogenblik de laatste hand gelegd aan een project rond informatiebrieven, gericht aan slachtoffers op een aantal sleutelmomenten binnen de strafprocedure. Tijdens die strafprocedure dient er ook sneller informatie door te stromen naar de slachtoffers toe. We gaan na hoe digitalisering daar een cruciale rol in kan spelen. De magistraat kan steeds een dienst voor slachtofferonthaal vatten in een bepaald dossier. Slachtofferonthaal is een bevoegdheid van de Gemeenschappen.

Of het aanbod moet worden uitgebreid, laat ik over aan hun evaluatie. De wijze waarop een slachtoffer dat niet ingaat op het aanbod om contact op te nemen met de dienst slachtofferonthaal, dient te worden benaderd, behoort tot de bevoegdheid van de justitiehuizen. Tot daar de antwoorden op de vele vragen.

Vanessa Matz (cdH) : Monsieur le ministre, je vous remercie pour cette réponse extrêmement circonstanciée, comme vous l’aviez annoncé. Forcément, on a plus le temps en commission de voir les différents éléments que dans une réponse relativement rapide en séance plénière de la semaine dernière.

À propos de la violence sexuelle, vous avez déjà eu l’occasion de répondre largement au sujet de tous les dispositifs mis en place. J’étais surtout très attentive à ce que vous alliez dire en matière de cyberharcèlement. Vous avez fait référence à la loi sur le revenge porn principalement, que nous avions initiée et qui a été votée à l’unanimité à l’époque avec ce dispositif qui sert bien. On se rend compte qu’il y avait des doutes chez beaucoup d’entre nous par rapport à son fonctionnement. Mais c’est un dispositif intéressant qui répond à de vraies problématiques.

Mais le cyberharcèlement, ce n’est pas seulement la diffusion d’images à caractère sexuel sans le consentement de la personne. Le cyberharcèlement représente beaucoup d’autres choses. À ce niveau, je trouve qu’il reste un vide juridique quant au retrait de commentaires et de publications inadéquates. Cela reste assez problématique. On se rend compte que la justice ne peut pas non plus être saisie de l’ensemble de ces dossiers.

Nous devons donc imaginer autre chose, un dispositif qui permette une action rapide, car il n’y a pas que la diffusion d’images qui blesse la victime. Cela devrait plutôt être densifié au niveau fédéral avec des volets de prévention aux médias sociaux – je l’avais dit d’emblée au début de mon intervention.

Au niveau du fédéral, je trouve qu’on n’a pas encore une vision assez globale de ce qu’est le cyberharcèlement et de la manière de répondre adéquatement – donc très rapidement – aux problèmes qui se posent, notamment pour enlever des photos, des images et des commentaires qui, sans être à caractère sexuel, participent au cyberharcèlement. Je serai donc extrêmement attentive au projet que vous allez bientôt – je l’espère – déposer sur ces points.

Je vous tends aussi la main en rappelant que je travaille sur ces sujets depuis des années et que je suis à votre disposition pour parfaire des éléments et relire des textes. Comme je vous l’ai toujours dit, je n’ai pas besoin de savoir si cela est estampillé « Vivaldi » ou « Matz ». Ce qui m’importe, c’est que les dispositifs soient les plus justes possible. Je me tiens donc à la disposition du gouvernement sur ces matières que je travaille depuis des années.