Vanessa Matz (Les Engagés): Monsieur le vice-premier ministre, les dernières statistiques de la police fédérale sont plutôt inquiétantes puisqu’on enregistre 1 375 homicides et tentatives d’homicide, ce qui fait près de quatre meurtres ou tentatives de meurtre par jour, et 179 homicides, qu’il s’agisse d’assassinats ou de meurtres. Cela peut paraître peu, mais au regard des chiffres de 2019, c’est évidemment important, puisqu’il s’agit
d’une hausse de 17 % et même de 21 % si on exclut les tentatives.
C’est inquiétant, malgré la sécurisation croissante, la mise en place de caméras ou encore la mise à disposition d’agents de prévention. Nous observons donc une recrudescence des phénomènes criminels. Il suffit de citer quelques exemples en date: à Bruxelles une personne a été tuée par 17 balles de kalachnikov, une autre l’a été à la gare des Guillemins à Liège par arme blanche et une autre encore aux Fêtes de Wallonie, dans les mêmes conditions.
La question qui se pose est de savoir si ces mesures sont adaptées et efficaces. J’aurais souhaité connaître les commentaires de Mme la ministre – et donc, dans le cas qui nous occupe, de vous, monsieur le vice-premier ministre – sur ces statistiques de la police fédérale. J’aurais souhaité savoir si elles avaient été croisées, notamment avec celles de la Justice.
J’aurais souhaité également connaître les solutions nécessaires pour endiguer ce phénomène, dont les causes résident dans les crises successives ou dans la forte présence de la mafia de la drogue sur notre territoire. Il convient donc de mettre en place des solutions durables.
J’aurais souhaité connaître les pistes de solutions que Mme la ministre compte mettre en œuvre.
Vincent Van Peteghem, ministre: Madame Matz, les statistiques policières de la criminalité sont les statistiques des crimes et des délits enregistrés par les forces de police en Belgique. Les données de base de ces statistiques reposent sur les procès-verbaux initiaux établis par les services de la police intégrée, structurée à deux niveaux, qu’il s’agisse d’un délit accompli ou d’une tentative.
Pour ce qui est des homicides en particulier, on observe une augmentation des meurtres de 15,2 % par rapport à 2021. Les tentatives représentent une proportion majeure de ce chiffre. Ce sont donc principalement les tentatives qui augmentent, alors que le nombre de faits accomplis n’augmente que légèrement. Ces données quantitatives doivent faire l’objet d’une analyse qualitative et être replacées dans un contexte spécifique. La police fédérale continuera à travailler sur cette question afin de l’analyser de manière plus approfondie.
Il est clair que cette problématique mérite toute notre attention et doit nous inciter à prendre davantage de mesures. Aujourd’hui, tous les dossiers d’homicides sont traités avec un haut degré de priorité par nos services de police. Ces dossiers se soldent par un taux élevé d’élucidations, comme le disait encore récemment le directeur de la police judiciaire de Bruxelles.
Quoi qu’il en soit, je tiens à remercier vivement les services de police pour leur engagement au quotidien afin de répondre le plus efficacement possible à ces faits horribles.
Vanessa Matz (Les Engagés): Monsieur le vice premier ministre, je vous remercie.
Je ne doute pas que la police travaille d’arrache-pied. Nous savons qu’elle le fait dans des conditions particulièrement difficiles non seulement au regard de la violence extrême à laquelle notre société est confrontée mais aussi de celle à laquelle les forces de l’ordre sont confrontées dans leur fonction.
La question des moyens – effectifs, matériel et bâtiments que la police réclame depuis longtemps –, que nous avons martelée sans cesse depuis le début de cette législature, devrait être une priorité pour ce gouvernement. Il faut enfin entendre ces demandes pour que la police, notamment judiciaire, mène à bien des enquêtes sur de grands phénomènes criminels. Nous appelons ce gouvernement à réfléchir aux moyens dévolus à la police dans son ensemble et, en particulier, à la police judiciaire.