Réseaux sociaux : vers un cadre légal pour réguler l’activité des influenceurs.
Réseaux sociaux : vers un cadre légal pour réguler l’activité des influenceurs.

Réseaux sociaux : vers un cadre légal pour réguler l’activité des influenceurs.

87% des jeunes suivent des influenceurs sociaux et 83% des jeunes regardent Instagram quotidiennement, 70% pour YouTube, 66% pour Snapchat, 63% pour Tiktok et 59% pour Facebook.

L’influence de ces personnalités, les influenceurs, suivies parfois par plusieurs millions de personnes sur les plateformes telles qu’Instagram, Tiktok ou Snapchat, et notamment par les jeunes, souvent mineurs, repose sur la proximité ressentie entre elles et leur public. Ainsi, la relation faussement intimiste développée par ces influenceurs rassure ceux qui les suivent grâce au ressenti parfois trompeur de transparence, d’honnêteté, de proximité et de bienveillance à leur égard, et les place ainsi dans la situation de voir leurs décisions d’achat déterminées par les indications des influenceurs.

Le concept “d’influence” ne doit cependant pas être limité à des personnalités connues au niveau national, mais aussi étendu aux “micro‑influenceurs” qui ont peu d’abonnés mais dont les publications problématiques peuvent tout aussi bien faire des victimes.

Ces personnalités, en plus d’avoir une influence très forte sur les questionnements liés à l’image et aux corps, influencent aussi les pratiques des plus jeunes ou des moins jeunes.
Le monde de l’influence ne doit pas être une zone de non-droit et doit répondre à des règles de protection des consommateurs suffisamment étoffées pour mettre fin aux dérives constatées.

Les objectifs de notre proposition de loi sont de :
1) Encadrer et responsabiliser les influenceurs

  • En obligeant davantage de transparence notamment par les mentions d’un accord commercial, de photos virtuelles ou retouchées ;
  • Rappeler également quels sont leurs droits et leurs obligations (ils sont soumis au cadre légal sur la publicité)
  • Encadrer leurs pratiques en rendant le cadre légal qui leur est applicable plus clair, nouvelles obligations pour les influenceurs, qu’ils se filment depuis la Belgique ou depuis Dubai, pour leurs agents et pour les plateformes numériques.
  • Réalisation de guides pour les influenceurs pour les informer

2) Protéger les abonnés et les consommateurs

  • En leur permettant d’être mieux protéger
  • Pouvoir signaler les comportements illicites
  • Permettre une éventuelle indemnisation des victimes

3) Réglementer le travail des enfants sur les plateformes numériques et leur permettre le droit à l’oubli dès leur majorité

  • Nous intégrons le travail d’influenceur à la loi sur le travail des moins de 16 ans du 16 mars 1971.
  • Un vide juridique existe concernant les enfants influenceurs et créateurs. Il s’agit de le combler dans le cadre du dispositif de la loi du 16 mars 1971.
  • Enfin, la loi doit répondre aux conséquences d’une telle exposition médiatique sur le développement psychique de ces enfants. Au-delà de l’impact que peut engendrer la célébrité sur le développement psychologique de ces enfants, les risques d’un cyberharcèlement, phénomène courant sur les plateformes de partage de vidéo, se trouvent naturellement accrus. Dès lors que ces enfants grandiront et devront assumer pleinement la diffusion de ces vidéos dans les années à venir, les droits à l’image et à l’oubli doivent leur être reconnus. Un travail de pédagogie est nécessaire auprès des parents, comme des personnes visionnant ces vidéos.

4) Responsabiliser les plateformes quant aux utilisateurs et aux contenus

  • Les réseaux sociaux doivent également s’engager à collaborer avec l’Etat pour réguler le secteur de l’influence commerciale mais aussi favoriser l’information du public sur les droits et devoirs des influenceurs.
  • d’engager leur responsabilité sur les contenus qu’elles recouvrent (avec possibilité de retrait), pour mieux orienter les utilisateurs et alerter.

Lire l’article en ligne La Libre

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