La décision de bpost de ne pas ouvrir de bureaux de poste dans les gares SNCB
La décision de bpost de ne pas ouvrir de bureaux de poste dans les gares SNCB

La décision de bpost de ne pas ouvrir de bureaux de poste dans les gares SNCB

Vanessa Matz (cdH): Madame la présidente, monsieur le vice-premier ministre, il existe actuellement plusieurs collaborations entre la SNCB et bpost, notamment en matière de vente
de billets ou d’abonnements, et nous nous en réjouissons, bien évidemment. Cependant, la ministre De Sutter a annoncé en commission que bpost refusait le partenariat pour l’occupation des
bâtiments laissés à l’abandon à la suite de votre décision de ne plus prévoir de guichets dans les gares.

Cette situation est très dommageable. Vous aviez appelé, lors de la fermeture en février dernier de 44 guichets, à ce que ces lieux soient des lieux de convivialité, de partage et d’échange, en sollicitant notamment des acteurs publics – notamment les communes –, économiques, locaux ou socioculturels.

Cette situation nous interpelle beaucoup, car c’est un coup de frein terrible à l’objectif de faire de ces lieux des lieux de vie. J’aurais donc souhaité obtenir quelques éclaircissements à cet égard.
Pourquoi ce partenariat avec bpost ne peut-il se faire? Par ailleurs, où en sont les discussions avec les autres partenaires éventuels? Pourriez-vous également nous communiquer les
raisons qui ont présidé à ce refus de bpost et nous dire où en sont les négociations avec les autres partenaires?

Georges Gilkinet, ministre: Madame la présidente, madame Matz, je vous remercie pour votre question.

Je pense que nous partageons le même objectif.

Nous sommes attachés à des services publics accessibles, de qualité et de proximité dans tout le pays, y compris en zone rurale. Tel est précisément le contenu de nos discussions avec
la SNCB, en vue de rendre les gares vivantes et accueillantes.

À la suite de la fermeture des guichets décidée par son conseil d’administration, j’ai demandé à la SNCB une série de mesures d’accompagnement, qui ont été validées par ce même conseil
d’administration et qui sont en cours de mise en œuvre. Ces mesures concernent notamment l’élargissement des heures d’ouverture des salles d’attente – qui est déjà effective –, un dialogue
avec les associations représentatives des aînés et des publics les plus fragiles pour travailler sur la question de l’accessibilité et, surtout, des démarches proactives en vue de la valorisation
des espaces libérés en gare, permettant l’accueil de nouvelles activités à prix coûtant pour les communes et le secteur associatif, avec la désignation d’une personne de contact chargée du
dialogue avec les autorités communales et les acteurs locaux.

Cette opération « gares vivantes » a été rapidement lancée et se poursuit entre la SNCB et les communes. De nombreuses discussions sont en cours avec des idées d’occupation comme des
services communaux, des points vélos, des opérateurs commerciaux ou des ASBL. Des accords ont même déjà été conclus avec certaines communes.

Dans ce même cadre et à ma demande, contact a été pris par la SNCB avec bpost. La piste de l’installation de bureaux de poste dans certaines gares a été étudiée très concrètement mais n’a
pas pu aboutir favorablement, comme l’a expliqué ma collègue Petra De Sutter, hier, en commission.

Par contre, les deux sociétés, bpost et la SNCB, continuent de discuter sur la vente de titres de transport dans les bureaux de poste existant dans les zones sans guichet. C’est une piste
intéressante pour l’accessibilité. Elle reste ouverte. Elle pourrait permettre aux citoyens de se procurer un ticket dans des bassins de vie où il n’y a plus de guichet, et cela parfois depuis très
longtemps.

Mon cabinet assure un suivi régulier avec la SNCB de l’avancée des discussions et de la concrétisation de l’ensemble de ces initiatives.

Nous aurons l’occasion de faire le point prochainement sur les premiers résultats de l’opération.

Il est par ailleurs prévu que ces démarches s’étendent, dans un second temps, à des gares qui ont connu une fermeture de guichet parfois bien des années auparavant. Ce modèle de gare
vivante, madame Matz, je souhaite l’amplifier et l’appliquer dans tout le pays. J’ai également pour objectif de l’inscrire dans le futur contrat de service public de la SNCB avec des objectifs
concrets en matière d’accueil et de services aux voyageurs dans les gares, modèle qui, pour rappel, n’existe pas dans l’actuel contrat de gestion qui date de 2008.

Comme vous le voyez, le progrès est sur les rails, madame Matz. Il prend juste un peu de temps.

Vanessa Matz (cdH): Monsieur le vice-premier ministre, je vous remercie pour ces réponses. Je trouve que vous évacuez un peu vite la question de bpost en disant qu’au fond, c’était
un partenaire comme un autre et que vous avez d’autres projets. Je trouve que cela met vraiment un sérieux coup de frein au processus.

J’espère surtout que cela ne fera pas tache d’huile vis-à-vis d’autres partenaires. Il ne faudrait pas non plus que ces bâtiments soient à l’abandon, qu’ils deviennent source d’insécurité et qu’en
termes d’entretien, ils représentent une charge impossible à assumer. C’est une question de service public, vous l’avez dit, de partage de lieux de vie. Je trouve dès lors très dommageable qu’un
accord n’ait pu être conclu. Pourtant, on aurait ainsi fait d’une pierre deux coups. Non seulement, on garantissait à des communes des points d’accès postal mais on donnait également vie à
des lieux abandonnés.

Je rappelle que c’est par la décision du conseil d’administration de la SNCB et aussi par la vôtre que 44 guichets de gare ont été fermés.

J’espère en tout cas que cela ne mettra pas un coup de frein à l’initiative et je me réjouis que ce modèle figure dans le futur contrat de gestion.

Ainsi, ce sera désormais une obligation pour faire en sorte que ces gares ne tombent pas en désuétude.

Lire le compte rendu de la séance plénière