Le cri d’alarme lancé par les banques alimentaires
Le cri d’alarme lancé par les banques alimentaires

Le cri d’alarme lancé par les banques alimentaires

Vanessa Matz (Les Engagés): Madame la ministre, l’an dernier, plus de 190 000 personnes en moyenne ont frappé chaque mois à la porte des 677 organisations affiliées aux banques alimentaires en Belgique. « Un nombre en augmentation, alors que ce dispositif d’aide social fait face à plusieurs défis », s’inquiète la Fédération belge des banques alimentaires.

La demande s’est particulièrement accrue en province d’Anvers (+23 %), du côté de Charleroi (+21 %), ainsi que dans la capitale et les deux provinces de Brabant (+20,5 %).

Or, le volume des denrées alimentaires à distribuer, lui, n’a pas suivi la même courbe: il s’est stabilisé à 23 036 tonnes (+3 % par rapport à 2021). Une quantité similaire a donc dû être répartie entre des bénéficiaires plus nombreux. De 125,4 kg par bénéficiaire en 2021, cette aide est passée à 109,9 kg en 2022.

Les excédents de l’industrie alimentaire ont, en effet, diminué (de 8,5 % par rapport à 2021 et de 18,5 % par rapport à 2020) grâce à des méthodes de production plus adaptées à la demande.

Le volume des denrées distribuées a pu être maintenu grâce au Fonds social européen (FSE+) et aux dons financiers des particuliers et du fédéral, qui permettent aux banques alimentaires d’acheter elles-mêmes des quantités plus importantes de produits. Avec plus de 8 500 tonnes de nourriture l’an dernier, l’Union européenne constitue la première source d’approvisionnement des banques alimentaires belges.

Cependant, en 2024, ces fonds, exceptionnellement augmentés durant la période corona, diminueront d’un tiers. La perte de 2 900 tonnes de denrées « européennes » représente une régression de 12,5 % du volume total distribué l’an dernier. Et, face à la hausse générale du coût de la vie, on peut s’attendre à ce que le besoin d’aide alimentaire continue d’augmenter.

Madame la ministre, quelles réponses apportez-vous aux inquiétudes de la Fédération belge des banques alimentaires? Avez-vous anticipé les difficultés annoncées en 2024? Si oui, comment?

Quelles mesures fortes allez-vous mettre en place pour soutenir les banques alimentaires de manière structurelle et durable?

Y a-t-il des négociations au niveau européen pour maintenir le Fonds social européen (FSE+) à hauteur de ce qu’il est depuis la crise corona?

Minister Karine Lalieux: Beste collega’s, in België zijn er vijf beheersautoriteiten voor het ESF+. In een akkoord tussen deze vijf autoriteiten en de Europese Commissie is vastgelegd welk deel van het budget aan elk onderdeel van dit fonds wordt toegekend. Het akkoord is ondertekend in 2022. De verdeling van de middelen kan dus niet meer worden veranderd. Les budgets européens dégagés par les Régions visant à fournir une aide alimentaire et/ou une assistance matérielle de base aux personnes les plus démunies ont diminué au sein du FSE+.

Toutefois, consciente de la crise que traverse notre pays, j’ai plaidé auprès du gouvernement pour que l’enveloppe globale ne soit pas réduite. Les moyens s’élevaient à 33,425 772 millions euros en 2022 et atteignent à présent 35,639 595 millions d’euros.

Mon administration reste en contact étroit et permanent avec les acteurs de terrain et continuera à l’être à l’avenir, de manière à répondre au mieux aux besoins. C’est ainsi qu’alertée par les baisses de dons de l’industrie alimentaire, dès 2021, j’ai débloqué 2,250 millions d’euros à destination des banques alimentaires. Ce soutien a été renouvelé en 2022 et augmenté cette année, avec un budget de 2,4 millions. En parallèle, j’ai de nouveau prévu 3 millions d’euros pour les CPAS et 3,15 millions en vue de développer l’offre en aide matérielle.

Voedselhulp is van levensbelang. Ik zal er dan ook voor pleiten om die middelen in 2024 te behouden. Ik heb mijn collega Van Peteghem effectief gevraagd om in zijn belastinghervormingen maatregelen te voorzien die de donatie aan voedselbanken bevorderen. Zoals u weet, zijn die hervormingen nog niet volledig afgerond, maar ik zal blijven aandringen op specifieke maatregelen voor de voedselhulpsector.

Mon administration travaille conjointement à la rédaction d’une charte de l’aide alimentaire, entre d’une part le secteur de l’alimentaire et d’autre part les grandes chaînes de supermarchés. Le but est de définir des accords communs au sein de la circulaire rédigée par l’AFSCA en vue de faciliter les dons alimentaires et d’éviter que les organisations caritatives ne soient les poubelles des supermarchés, comme c’est parfois malheureusement le cas. Cette charte sera élaborée en concertation avec les partenaires de l’aide alimentaire et les supermarchés.

En ce qui concerne l’équilibre entre le gaspillage et la sécurité alimentaire, je sais que l’AFSCA se charge en ce moment de réviser sa propre circulaire.

Par ailleurs je vous invite à interroger mes deux collègues sur ces sujets afin qu’ils puissent vous répondre en ce qui concerne leurs compétences.

Vanessa Matz (Les Engagés): Merci, madame la ministre. Je pense que vous n’avez pas répondu à la question fondamentale. Vous êtes déjà dans les prémices d’un conclave budgétaire. Nous savons qu’en 2024, les moyens diminueront considérablement au niveau du Fonds social européen+.

Vous aviez dit que vous maintiendriez les moyens. Vous compenseriez?

Karine Lalieux, ministre: (…)

Vanessa Matz (Les Engagés): Il y a donc un engagement de votre part à compenser? Car ici, c’est une grosse perte. Ce n’est pas une perte d’un million d’euros mais c’est beaucoup plus conséquent. C’est la raison pour laquelle les banques alimentaires sont très inquiètes puisque le FSE+ est diminué d’un tiers.

Votre engagement est-il bien de dire que vous compenserez ce tiers perdu? Nous sommes face à des sommes plus importantes que les montants de 2023. J’espère que ce sera le cas.

Pour le reste, j’entends vos autres initiatives notamment en matière fiscale. Nous avons déjà déposé plusieurs textes sur ce sujet pour faciliter les dons. J’espère que cette réforme fiscale aboutira. Rien n’est moins sûr. Peut-être, pourrez-vous sortir de la réforme fiscale si elle n’aboutit pas, pour solliciter de la part du ministre Van Peteghem des mesures fortes pour inciter aux dons et soutenir les banques alimentaires?

J’ai entendu votre engagement comme quoi les moyens seraient maintenus en 2024. J’espère que vous plaiderez en ce sens.

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